L’interminable récit d’une arme inoffensive

Un adolescent américain est mort, dimanche 22 mars 2009, des suites d’un tir de Taser par la police.

On se rappelle que SMP Technologies – la société qui importe le TASER en France – avait, en novembre 2008, perdu son procès en diffamation contre Olivier Besancenot. La raison de ce procès ? Le porte-parole de feu la LCR avait eu l’outrecuidance de citer Amnesty International qui faisait état de plus de 334 personnes décédées après avoir été touchées par un TASER[1].

On se souvient aussi que M. Balkany, maire de Levallois-Perret, a choisi d’équiper sa police municipale du Taser X-26 en septembre 2008. L’intéressé se déclarait alors conquis par « [son] efficacité extraordinaire » et se voulait rassurant : « Cette arme dispose d’une caméra : la moindre utilisation est filmée. On protège donc aussi les libertés individuelles ». Dont acte.

L’enquête étant en cours, il faut se garder de tirer des conclusions trop hâtives sur la mort de ce jeune américain de 22 ans et sur la responsabilité du policier. Admettons toutefois que les faits n’aident pas à aborder le sujet de façon absolument objective. Il serait peut être tout simplement temps que les promoteurs de cet appareil cessent d’en vanter l’inoffensivité et contribuent ainsi à ne pas en banaliser l’utilisation, quitte à revenir sur le principe de son « efficacité extraordinaire » et à manger son chapeau!

Benjamin Francos

[1] : http://www.amnesty.org/fr/for-media/press-releases/usa-safety-tasers-questioned-death-toll-hits-334-mark-20081216

 

[2] : propos recueillis sur http://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/levallois-et-rueil-degainent-le-taser-09-09-2008-208538.php

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